Le CV est-il responsable des difficultés de recrutement ?

Le CV est depuis 70 ans le seul et unique outil qui permet aux recruteurs de faire une présélection de candidats. Est-il encore efficace dans un marché de l’emploi en tension où les entreprises cherchent à élargir leurs critères de recrutement ?

Au gré des différentes études réalisées, nous savons que la majorité des entreprises ont des problématiques de recrutement : elles peinent à trouver les candidats qui correspondent à leurs besoins. Indépendamment des questions sur l’adéquation entre les besoins des entreprises et les ressources offertes par les candidats, cela interroge sur la pertinence du CV à réaliser sa mission : faire un premier tri objectif entre les candidats.

7,4 secondes pour convaincre 

Une étude réalisée par le job board “The Ladders” démontre qu’un recruteur passe en moyenne  7,4 secondes à l’examen du CV.

Lors de cette évaluation éclaire, le recruteur conçoit une représentation d’un “profil type” et cherche à identifier les candidats qui correspondent à ce stéréotype. Pour cela, il va cibler le plus souvent la dernière expérience professionnelle et le diplôme pour effectuer sa présélection. Dans un marché de l’emploi en tension, où les entreprises cherchent à anticiper les difficultés actuelles (ou futures) pour recruter, cela pose légitimement la question de la pertinence du CV pour faire ce pourquoi il a été créé : une évaluation objective de la capacité de travail.   

85% des CVs “arrangés” 

Une expérience professionnelle gonflée, des missions surévaluées, un poste inventé pour combler une période d’inactivité…autant de petits arrangements avec la vérité qui permettent de se présenter sous son meilleur jour. Une récente étude, menée par FLORIAN MANTIONE, a démontré que 85% des CV comportaient au moins une anomalie ; 65% pouvaient être considérés comme trompeurs. 

Pour obtenir le sésame de l’entretien, les candidats s’imprègnent des représentations des recruteurs afin adapter leurs expériences et les rendre plus conforme aux attentes supposées des entreprises.

Le CV, un ni-ni ?

Pour éviter de passer un temps infini (et sans grande valeur ajoutée) à l’étude approfondie des CVs, bon nombre de recruteurs les parcourent en diagonale. L’enjeu ? repérer ce qu’ils imaginent être des gages de réussite afin de limiter le risque. Est-ce cohérent par rapport à la stratégie de diversité qu’ils ont eux même initiée ? 

Non,……… c’est pourquoi ils s’investissent dans d’autres actions (forum, job-dating) qui leur permettent d’aller directement au contact des candidats. Ils en reviennent à chaque fois avec la même conviction : 

”je n’aurai jamais sélectionné ce candidat à la lecture de son CV”  

Ni vraiment satisfaisant pour les recruteurs, ni pour les candidats, le CV résiste au temps…faute de mieux ? 

Une restriction du potentiel de chacun

Le CV favorise les représentations des recruteurs, il cloisonne les candidats en renforçant l’idée que chacun est prédéterminé à exercer un métier, à travailler dans un secteur d’activités. Au final, il participe à limiter les perspectives de mobilité professionnelle

Le besoin d’agilité des entreprises leur impose de repenser leur modèle d’organisation, leurs métiers et d’identifier les personnes qui pourront s’exprimer au mieux. Pour réussir la transformation de son organisation, cela nécessite d’envisager différemment le potentiel de chacun en ciblant la capacité à réussir plutôt qu’un diplôme.

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